Taxons les riches ou l’éternel serpent de mer budgétaire
A chaque changement de majorité ou même de Gouvernement, la fiscalité change. Comment séduire les investisseurs quand on ne connaît pas à l'avance la doctrine fiscale à moyen terme. Stop au concours Lépine sur la fiscalité

A chaque crise budgétaire, et celle que nous connaissons actuellement est une des plus dures, le débat sur la taxation des plus hauts revenus revient en force.
D’un côté la gauche plaide pour la mise en place d’une taxe à la Zucman et de l’autre côté la bloc central (nouveau terme idoine pour le centre droit) s’oppose à cette mesure par crainte d’exil fiscal ou de reflux des investissements.
Ce débat prend réellement corps avec la mise en place de l’Impôts Sur la grande Fortune (ISF) en 1989 sous le Gouvernement de Pierre Mauroy. Depuis chaque alternance politique l’a vu disparaitre ou renaitre sous une autre forme.
Cette instabilité fiscale est une marque de fabrique de notre pays. Dans la version actuelle c’est l’IFI et qui porte sur le patrimoine immobilier supérieur à 1,3 M€.
Macron a souvent été taxé de Président des riches mais d’après une note de la Fondation Terra Nova, que l’on ne peut pas soupçonner de macroniste, le plus gros volume d’allègements « en masse budgétaire » a en fait concerné les classes moyennes (allègements de l’impôt sur le revenu en milieu de barème après la crise des Gilets jaunes, suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales, suppression de la redevance TV, etc.).
Alors que le gouvernement est en coma dépassé, François Bayrou cherche à obtenir les bonnes grâces du PS (tout au moins son abstention pour le vote du 8 septembre) en sortant du chapeau des mesures fiscales pour les plus hauts contribuables.
La première porterait sur la fiscalisation des actifs non productifs. Pour faire simple, ce sont les fonds destinés à la partition financières dans des différentes sociétés. La seconde viserait à taxer les hauts patrimoines mais sans que l’on sache qu’elle en serait le plafond ni si les actifs professionnels seraient impactés.
Là n’est peut-être pas la vraie question. Que les hauts revenus soient mis à contribution est une évidence sociale et morale. Ce sont les changements constants de doctrine fiscale incessants qui sont à bannir.
Nos politiques doivent résoudre une équation : comment taxer les hauts revenus sans impacter les outils de production et les investissements ? Notre pays doit accepter la réussite entrepreneuriale et ne pas considérer le « patron » comme un exploiteur mais comme un contributeur.
Cela ne passera que par une véritable loi sur la redistribution. Elle permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés, dont le travail serait valorisé financièrement tout en réduisant les profits du patronat sans avoir à lever de l’impôt supplémentaire. Ce n’est qu’une brique du mur mais commençons par la base pour refaire les fondations d’une société plus juste.
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