L'édito politique du lundi : Un Président dans la seringue
Nous rentrons dans une séquence de tous les dangers : vote de confiance, journée de blocage le 10, agence de notation le 12, grève le 18. Pratiquement tout repose sur un seul homme, le Président de la République

En toute logique (arithmétique et politique), nous n’aurons plus de Premier Ministre ce soir. Après Barnier, Bayrou n’aura pas été capable de trouver une majorité même relative pour gouverner.
Après deux échecs du bloc central, l’équation est toujours la même.
Si c’est un membre du bloc central nous aurons une censure de la gauche et du RN. Si, a contrario, c’est Faure, les Républicains et le RN, voire la LFI, voterons une censure. Reste l’option Républicain + RN, mais ça, Macron n’en veut pas.
Si nous étions au pays de Candy, on enfermerait tous les Présidents de groupes dans un donjon et ils ne sortiraient qu’une fois un accord capable de tenir 2 ans signé. Mais ne rêvons pas, ils ont tous 2027 en ligne de mire et le compromis n’est pas la marque de fabrique de nos politiciens.
Si nous suivons la logique habituelle, Macron va faire une ultime tentative avec le bloc central, Darmanin, Lecornu, Vautrin, ce ne sont pas les postulants qui manquent. Mais là encore cette logique conduit à un nouvel échec. Macron en porte une lourde responsabilité. Il a toujours souhaité marquer l’histoire mais pas sûr que ce soit de cette façon, en fossoyeur de son deuxième quinquennat. Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Alors que nous reste-t-il hormis la dissolution ?
La classe politique estime que les équilibres seraient les mêmes. C’est, soit de l’aveuglement, soit de la méthode Coué. Cette fois le front républicain ne fonctionnera pas et le RN sera à Matignon. Mais nous avons les élus que nous méritons.
Comment un pays qui estime à 82 % que le spectacle politique est navrant (sondage ELABE du 04/09/2025) peut-il encore faire confiance à ses élus. Seule la fonction de Maire trouve encore grâce à leurs yeux.
Alain Duhamel a parfaitement raison, notre crise n’est pas seulement politique mais aussi sociétale. Le mouvement du 10 septembre sera, là aussi, un test et le 18 porté par l’ensemble des syndicats devrait montrer que le taux d’acceptation des citoyens est largement dépassé.
Comment sortir de cette ornière ?
La Ve République avait du sens quand la politique en avait. Le régime présidentiel atteint une forme de limite. Depuis Chirac, les Présidents ne sont plus élus sur un programme mais par un rejet de l’autre candidat. Sans vote d’adhésion, il n’y a pas de politique possible.
Il est peut-être temps de passer à un régime parlementaire…
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