Les girouettes tournent, tournent, plus vite que le vent
Les députés changent d’avis sur la réforme des retraites aussi vite que le vent tourne. Convictions oubliées, sièges préservés.
Dans quelques heures Sébastien Lecornu sera au perchoir de l’Assemblée nationale pour son discours de politique générale. La question du jour — censure ou pas — se résume à deux mots : suspension totale de la réforme des retraites.
Le grand retour d’une réforme qui divise toujours
Replongeons-nous dans un passé pas si lointain.
Nous sommes dans le monde d’avant la dissolution. Elisabeth Borne est encore Premier Ministre. Quand le texte portant sur la réforme des retraites arrive au Parlement on assite à un psychodrame. 20 500 amendements sont déposés, la guérilla parlementaire est à son paroxysme. Chaque manifestation contre la réforme est un succès.
Mais la macronie tient à cette réforme. Il en va de « la survie » de nos retraites.
Et Olivier Dussopt de conclure : « Vous m’avez insulté pendant quinze jours. Mais personne n’a craqué et nous sommes là devant vous pour la réforme ! »
Après un énième 49.3, la réforme est adoptée. L'ensemble des députés de la « majorité » assume alors pleinement sa position.
Octobre 2025 : les mêmes acteurs, mais plus les mêmes convictions
En ce 14 octobre 2025, tout ce petit monde est soudain disposé à des aménagements. Finalement cette réforme a peu être été mal expliquée, on peut suspendre le barème de l’âge, et patita et patata...
Comment peut-on tourner sa veste aussi vite pour sauver sa place de député ????
Du courage budgétaire à l’amnésie politique
En juillet dernier, François Bayrou annonce pour 40 Md€ d’économie. L’ensemble du bloc central post dissolution approuve "ce courage et cette détermination".
Nous sommes en octobre, Bayrou est tombé, Lecournu 1 a vécu 14 heures. Qui parle encore aujourd’hui de réduction de la dette, d’économie budgétaire ?
La parole politique totalement démonétisée
Comment prendre au sérieux la parole des élus ?
Quoi qu’il arrive aujourd’hui tout cela laissera des traces. Les politiques sont totalement démonétisés. Il ne reste qu’une impression celle d’hommes et de femmes pour qui les convictions et les opinions ne valent que dans l’instant, dictées par la sauvegarde de leur poste ou l’intérêt supérieur de leur parti.
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Par Jean-François Puech
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