Partager cet article

Vie Locale

Bassin d’Arcachon : l’été indien tire sa révérence

Après un été indien record, la tempête d’automne a balayé le Bassin d’Arcachon. Les locaux retrouvent enfin le “vrai Bassin”, entre vent et huîtres.

Par Jacques FROISSANT
Publié il y a 19 oct.
2 min de lecture
Bassin d’Arcachon : l’été indien tire sa révérence
Petit Nice soleil couchant @Aqui.Media

Hier encore, on lézardait sur la plage du Petit Nice, on surfait à la Salie, on voguait vers Arguin ou les Cabanes Tchanquées.
29 degrés au soleil, mer calme, coucher de soleil flamboyant sur la Dune du Pilat, verre en main à la Co(o)rniche ou à la jetée du Moulleau.

Ce matin, le décor a changé : nuages en abondance, vent du sud en rafales, sable dans les dents.
L’été indien s’est fait la malle, emporté par la première vraie tempête d’automne.

Sur le Bassin, la saison a basculé d’un coup.

Fini les pique-niques en t-shirt, place aux sweats et aux bottes.
Les voiliers qui voguaient allègrement encore sont rentrés au port, certains déjà calés sur bers.
Le thermomètre, lui, a perdu presque dix degrés en deux jours. Le soir, on rallume la cheminée.

Les ostréiculteurs l’attendaient avec un mélange de soulagement et d’appréhension. La baisse des températures signe le retour d’une eau plus fraîche, donc plus favorable aux huîtres — mais les coups de vent d’ouest annoncent aussi des semaines compliquées pour aller aux parcs.

“C’est la vraie rentrée du Bassin”, résume un vieux marin retraité du port de La Teste.

Sur les terrasses d’Arcachon ou du Moulleau, les parasols ont disparu, remplacés par les bâches transparentes.
Les touristes d’arrière-saison plient bagage, laissant place aux habitués, ceux qui connaissent le bruit du vent dans les pins et les ruelles désertées.
Le contraste est saisissant : il y a quinze jours encore, on se battait pour une table au coucher du soleil.

Mais cette bascule n’a rien d’anecdotique.

Selon Météo France, la Nouvelle-Aquitaine a connu un mois de septembre parmi les plus chauds jamais enregistrés, et un début d’octobre bien au-dessus des normales.
Le retour brutal des dépressions marque peut-être la fin d’un été sans fin… ou le début d’un climat qui ne sait plus quelle saison choisir.

Alors on range les serviettes, on sort les pulls, et on redécouvre ce que les locaux appellent “le vrai Bassin” : celui du vent, de la pluie, des éclaircis, des champignons, des cafés tièdes face à l’océan.
Celui où, entre deux grains, on respire enfin.

Jetée du Moulleau Soleil couchant sur le Cap-Ferret
Jetée du Moulleau Soleil couchant sur le Cap-Ferret

Mots-clés :