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Opinion

Zucman au pays de Kafka

La déconnexion de nos élus face à l’économie réelle atteint un sommet : entre le #CoquerelBashing, les approximations de Gabriel Zucman et l’absence de vision, la France s’enfonce dans la seconde division économique.

Par la rédaction
Publié il y a 3h
3 min de lecture

#CoquerelBashing et économie réelle : le grand décalage

Alors que le #CoquerelBashing inonde désormais les réseaux sociaux et les chaînes d’info économiques, la déconnexion de nos élus face aux enjeux de l’économie réelle apparaît plus flagrante que jamais.

Le fait que cet élu soit le président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale illustre à quel point le gouffre est grand entre les postures politiciennes et la réalité.

Comme si ces gesticulations pouvaient vraiment masquer la rétrogradation de l’économie française en seconde division. Nous avions pourtant été avertis, mais tout le monde a la mémoire courte… et l’impact sur le quotidien des Français sera concret : hausse des taux d’intérêt, augmentation des prix, perte de compétitivité.

Ce sentiment se renforce lorsqu’on écoute l’économiste autoproclamé sauveur de la dette française, Gabriel Zucman, dont les titres semblent neutraliser toute contradiction. Après son passage chez Léa Salamé sur France 2, puis ce matin sur France Inter (https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-15-septembre-2025-1188439), il continue à égrener approximations et contre-vérités :

  • Non, M. Zucman, taxer mes dirigeants de Mistral à hauteur de 2 % des 10 % qu’ils détiennent ne revient pas à 2 % de Mistral, et encore moins 6 % au bout de 3 ans. Les chiffres comptent autant que les théories.
  • Non, « payer en nature » et « confier la gestion des titres à l’Agence des participations de l’État » ne tient pas juridiquement. Aucun investisseur sérieux n’acceptera jamais le fisc comme coactionnaire.

Taxe Zucman : une mesure hors-sol qui affaiblit l’entrepreneuriat français

Encore une fois, l’intention de taxer peut être défendable, mais la mise en œuvre est totalement hors-sol. Petite question : si ces 10 % de Mistral ne valent plus que 50 M€ dans trois ans, donc en dessous du seuil de déclenchement, l’État rembourse-t-il les 2 % prélevés ? C’est précisément cette volatilité que les entrepreneurs de la tech acceptent de risquer.

La paupérisation intellectuelle des partis politiques, déconnectés de l’économie réelle et incapables de produire des experts compétents, est la cause principale de cette incompétence crasse.

Les organisations patronales paraissent elles-mêmes démunies et résignées face à ce totem idéologique désormais repris par toute la classe politique. Logiquement, les chefs d’entreprise, occupés par leur activité, leurs salariés et la survie de leurs sociétés, peinent à se mobiliser. L’appel des entrepreneurs de la tech publié ce matin dans L’Opinion (https://www.lopinion.fr/economie/appel-des-entrepreneurs-de-la-tech-contre-la-taxe-zucman-ne-cassons-pas-lelan-entrepreneurial-francais) ressemble à un prêche dans le désert.

Classe politique absente : qui pour sauver l’économie française ?

Rien de pire pour dégrader le moral de ceux qui bataillent chaque jour : une classe politique absente, ignorante et plus préoccupée par les enjeux électoraux que par la survie des économies locales. Seule Anne-Laure Kiechel, qui avait orchestré la restructuration de la dette grecque, apporte une analyse solide. Une séquence que tous nos élus devraient apprendre par cœur (Le Débat de la Grande Matinale – “Le débat du 7-10” du jeudi 11 septembre 2025 – Radio France / France Inter)

Comme toujours en France, l’arbre cache la forêt : la rétrogradation de notre économie produira une onde de choc durable qui compromettra les espoirs de celles et ceux qui croient encore à une reprise solide.

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