Partager cet article

Sport

Un café avec Leslie Queyraud : Impact & Match, le rendez-vous du sport qui se met au vert

Leslie Queyraud organise à Bordeaux le salon Impact & Match, dédié à la transition écologique du sport. Rencontre avec une entrepreneure engagée qui veut faire bouger les lignes.

Par Jean-François Puech
Publié il y a 16 oct.
5 min de lecture
Un café avec Leslie Queyraud : Impact & Match, le rendez-vous du sport qui se met au vert
Leslie Queyraud organisatrice du salon Impact & Match

Passionnée de sport et dotée d'une grande conscience écologique, Leslie Queyraud veut faire bouger les lignes d’un milieu encore trop masculin. Avec le salon Impact et Match le 16 octobre, le salon qu’elle organise pour la 2ème année à Bordeaux, elle fédère ceux qui veulent concilier performance et planète.

Parlez-nous un peu de votre parcours

J’ai eu ma petite expérience dans le privé à Bordeaux, à Paris, et en 2016 j’en ai eu marre de travailler pour des gens. J’ai décidé de me lancer en indépendante. J’ai créé mon statut, j’ai commencé à développer ma clientèle, toujours dans la communication, mais avec des projets où il y avait un lien avec les territoires et les Hommes.

C’était ma vision : pas de la com marketing pure, mais une communication de fond, rédiger, valoriser des projets ancrés dans les territoires. J’ai fait ça à partir de 2016. Et en parallèle, je bossais avec mon papa, nous avions une relation très fusionnelle, c’était mon père, mon meilleur ami. Et en 2021, malheureusement il est parti. Donc j’ai repris la société qu’il avait créée, et je suis devenue directrice.

Votre père Michel était une figure de l’évènementiel sportif à Bordeaux, c’est un héritage difficile à porter ?

Non, au contraire. Ça me porte tous les jours, mais de manière positive. J’essaye de marcher un peu dans ses pas, même pas consciemment, c’est dans mon ADN. Je suis admirative de ce qu’il a fait, notamment à Bordeaux, dans l’événementiel sportif. Il a créé le Decastar tel qu’il existe aujourd’hui, le logo aussi. Il a travaillé sur le Marathon du Médoc, qu’il a géré des années, avec la presse, les partenaires. Et il a aussi créé de toutes pièces le Mondial Café 98, qui a été un énorme événement à Bordeaux, grand public, avec les quais de Bordeaux transformés, c’était fantastique. Donc non, ce n’est pas un poids, c’est un moteur positif.

Être une femme cheffe d’entreprise dans l’évènementiel sportif c’est compliqué ?

Ce n’est pas facile. Dans l’événementiel sportif, ça reste un milieu assez masculin. Et puis… moi, on me dit souvent que je fais plus jeune que mon âge. Du coup, ça joue : on pense que j’ai moins d’expérience que ce que j’ai en réalité. Donc forcément, ce n’est pas évident, il faut prouver davantage.

Vous avez choisi une orientation sport et RSE. Pourquoi ce choix ?

C’est une vraie appétence chez moi, pas un calcul. L'écologie m'a toujours intéressée, ça fait partie de mon parcours de formation, de mes expériences, mais aussi de mes valeurs personnelles et familiales. C’est quelque chose que je porte au quotidien, d’abord dans ma vie, et maintenant aussi dans le pro. 

Le salon Impact & Match du 16 octobre, pouvez-vous nous en dire plus ?  

Ce sera la deuxième édition d’Impact & Match. J’ai lancé ça l’année dernière. C’est un salon professionnel B2B. L’idée, c’est de créer un grand rendez-vous annuel en Nouvelle-Aquitaine, où tous les acteurs — peu importe leur métier ou leur activité — qui ont un intérêt à investir dans le sport et dans sa transition écologique puissent se retrouver. Parce que c’est un vrai sujet, et on en parle beaucoup. Il y a plein d’événements grand public sur l’écologie et le sport, mais pas assez qui valorisent les acteurs du territoire. Moi je veux créer ce rendez-vous pour ça. 

Les déplacements en avion des équipes pros, c’est un gros sujet. Quelles sont selon vous les 3 ou 4 principales empreintes écologiques du sport ?

Il y a d’abord toute la question des équipements, qui génèrent énormément de déchets. On parle donc de recyclage, d’économie circulaire. 

Ensuite, il y a bien sûr la mobilité : comment favoriser le covoiturage pour les supporters, ou privilégier le train plutôt que l’avion pour les équipes professionnelles. On pourrait aussi développer davantage les retransmissions en direct pour éviter certains déplacements.

Il y a aussi les bâtiments et les infrastructures. Beaucoup sont vétustes, ce sont des gouffres énergétiques. Il faut les rénover ou les reconstruire avec des matériaux ayant un moindre impact environnemental, et penser à intégrer des énergies comme le solaire, la géothermie.

Enfin, la formation et le management. C’est important de former les RH et les équipes de terrain, pour que ces fondamentaux soient bien intégrés et que la transition devienne structurelle.

Est-ce que ce salon vise aussi à créer un réseau entre les acteurs ?

Une fois par an, oui. Mais sur le reste de l’année, non. L’objectif, c’est : je propose un lieu, une journée, où les gens se rencontrent. À terme, il y aura des exposants et des rendez-vous B2B qualifiés. Avec un de mes partenaires, Team Reza, qui est spécialiste là-dedans, on crée une plateforme, on crée ces rendez-vous business, ce “speed meeting”. Et une fois que c’est fait, les gens, ils ont les cartes en main.

Donc après, ils se revoient au travers d’autres réseaux qui existent déjà — parce qu’il y en a beaucoup, des réseaux entreprise. Donc moi, je n’ai pas envie de m’ajouter sur ce terrain-là.

Et le sport féminin, son évolution, par exemple dans le rugby ?

Pour moi, il faut que ce soit à armes égales du masculin. Et pas seulement sur le financier. Ça veut dire : mêmes conditions que les hommes, mêmes infrastructures, mêmes équipements, confort, déplacements, entraînements. Et les salaires, évidemment.

À Bordeaux, Leslie Queyraud veut prouver qu’entre sport et écologie, le match peut encore être gagnant.

Mots-clés :