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politique

Municipales à Bordeaux, la guerre des centres

La course aux municipales est lancée à Bordeaux, avec une droite fracturée, un centre en quête de figure rassembleuse, et une gauche écartelée entre Hurmic, LFI et le NPA...

Par la rédaction
Publié il y a 62j
3 min de lecture

Un héritage orphelin

La droite et le centre sont orphelins depuis le décès tragique de Nicolas Florian.
Fort de son expérience et d’un semblant de consensus à sa candidature, il aurait pu rassembler une opposition aujourd’hui plus divisée que jamais et explosée façon puzzle, comme aurait pu le dire Bernard Blier.

Un « socle commun » introuvable

Thomas Cazenave et Nathalie Delattre veulent tous deux incarner le fameux « socle commun », qui ne tient à l’Assemblée nationale que par peur d’une nouvelle dissolution.

  • L’une se dit adoubée par Alain Juppé, jamais très loin des affaires bordelaises depuis le Palais Royal.
  • L’autre par Gabriel Attal, qui se rêve calife à la place du calife.

Les candidatures locales

Derrière ce duo « parisien » :

  • Alexandra Siarri, lancée dans une campagne de terrain depuis plusieurs semaines.
  • Pierre de Gaétan Njikam, ancien Monsieur Afrique, dont la candidature semble davantage une bouteille à la mer pour être en bonne place sur une hypothétique liste d’union.

Enfin, Philippe Dessertine, économiste habitué aux plateaux télé, résidant néanmoins à Bordeaux, se voit en rassembleur :

« Comme de Gaulle en 1958, Philippe Dessertine est le seul capable de rassembler les Bordelaises et les Bordelais au-delà des partis »,
d’après son comité de soutien.

Une ville qui a changé

L’élection de Pierre Hurmic en sortie de COVID n’a jamais été acceptée par ce centre droit pour qui Bordeaux est, depuis l’après-guerre, une chasse gardée.

Longtemps, la répartition était claire :

  • la gauche tenait le Département et la Région,
  • la ville restait à droite,
  • la Métropole bénéficiait d’une gouvernance partagée.

Mais la sociologie bordelaise a changé : les néo-bordelais ne portent plus systématiquement un pull sur les épaules avec des mocassins en daim.
Ils mangent des graines, circulent à vélo cargo et trouvent Bacalan « topissime » pour le brunch du dimanche.

Pour eux, Pierre Hurmic est le maire idéal, oubliant que le « catho basque » est arrivé à la mairie presque par accident, sans le soutien plein et entier du Duc d’Aquitaine, Alain Rousset, lui-même lourdement battu face à Juppé.

L’extrême gauche en embuscade

À l’autre bout de l’échiquier :

  • LFI et le NPA.

Philippe Poutou pèse entre 5 et 6 % des voix.
LFI voudrait bien s’allier au clan Hurmic, mais les négociations menées par le député Loïc Prud’homme sont au point mort.
Il est vrai que celui-ci est plus connu pour son combat pour le « vivre sainement » et l’agriculture bio que pour ses talents de stratège politique.

Une campagne à rebondissements

Cette campagne municipale s’annonce passionnante, faite de :

  • comédie humaine,
  • retournements de situation,
  • trahisons en tout genre,
    tant à droite qu’à gauche.

Reste une inconnue : le score du RN, qui, grand bien nous fasse, n’a jamais réussi à s’implanter dans la ville centre.

L’ombre de Chaban

Du haut de sa statue, place Pey Berlan, le grand Chaban doit se demander ce que va devenir sa ville…

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