Municipales à Bordeaux, la guerre des centres
La course aux municipales est lancée à Bordeaux, avec une droite fracturée, un centre en quête de figure rassembleuse, et une gauche écartelée entre Hurmic, LFI et le NPA...
Un héritage orphelin
La droite et le centre sont orphelins depuis le décès tragique de Nicolas Florian.
Fort de son expérience et d’un semblant de consensus à sa candidature, il aurait pu rassembler une opposition aujourd’hui plus divisée que jamais et explosée façon puzzle, comme aurait pu le dire Bernard Blier.
Un « socle commun » introuvable
Thomas Cazenave et Nathalie Delattre veulent tous deux incarner le fameux « socle commun », qui ne tient à l’Assemblée nationale que par peur d’une nouvelle dissolution.
- L’une se dit adoubée par Alain Juppé, jamais très loin des affaires bordelaises depuis le Palais Royal.
- L’autre par Gabriel Attal, qui se rêve calife à la place du calife.
Les candidatures locales
Derrière ce duo « parisien » :
- Alexandra Siarri, lancée dans une campagne de terrain depuis plusieurs semaines.
- Pierre de Gaétan Njikam, ancien Monsieur Afrique, dont la candidature semble davantage une bouteille à la mer pour être en bonne place sur une hypothétique liste d’union.
Enfin, Philippe Dessertine, économiste habitué aux plateaux télé, résidant néanmoins à Bordeaux, se voit en rassembleur :
« Comme de Gaulle en 1958, Philippe Dessertine est le seul capable de rassembler les Bordelaises et les Bordelais au-delà des partis »,
d’après son comité de soutien.
Une ville qui a changé
L’élection de Pierre Hurmic en sortie de COVID n’a jamais été acceptée par ce centre droit pour qui Bordeaux est, depuis l’après-guerre, une chasse gardée.
Longtemps, la répartition était claire :
- la gauche tenait le Département et la Région,
- la ville restait à droite,
- la Métropole bénéficiait d’une gouvernance partagée.
Mais la sociologie bordelaise a changé : les néo-bordelais ne portent plus systématiquement un pull sur les épaules avec des mocassins en daim.
Ils mangent des graines, circulent à vélo cargo et trouvent Bacalan « topissime » pour le brunch du dimanche.
Pour eux, Pierre Hurmic est le maire idéal, oubliant que le « catho basque » est arrivé à la mairie presque par accident, sans le soutien plein et entier du Duc d’Aquitaine, Alain Rousset, lui-même lourdement battu face à Juppé.
L’extrême gauche en embuscade
À l’autre bout de l’échiquier :
- LFI et le NPA.
Philippe Poutou pèse entre 5 et 6 % des voix.
LFI voudrait bien s’allier au clan Hurmic, mais les négociations menées par le député Loïc Prud’homme sont au point mort.
Il est vrai que celui-ci est plus connu pour son combat pour le « vivre sainement » et l’agriculture bio que pour ses talents de stratège politique.
Une campagne à rebondissements
Cette campagne municipale s’annonce passionnante, faite de :
- comédie humaine,
- retournements de situation,
- trahisons en tout genre,
tant à droite qu’à gauche.
Reste une inconnue : le score du RN, qui, grand bien nous fasse, n’a jamais réussi à s’implanter dans la ville centre.
L’ombre de Chaban
Du haut de sa statue, place Pey Berlan, le grand Chaban doit se demander ce que va devenir sa ville…
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