Brigitte Macron porte le fer contre le complotisme et la désinformation
La rumeur absurde affirmant que Brigitte Macron serait un homme illustre la montée du complotisme en ligne. De X à la justice américaine, le couple présidentiel affronte un torrent de fake news qui révèle l’ampleur de la désinformation mondiale sous l’ère Elon Musk.
Une rumeur transphobe devenue symbole de la désinformation
La calomnie qui prétend que Brigitte Macron serait un homme est totalement hallucinante mais elle montre à quel point la désinformation et les fake news sont présentes sur les réseaux sociaux.
D'ailleurs, à ce stade-là, on est en droit de se demander si on ne peut pas reprendre la célèbre phrase de Michel Audiard : « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait. »
Du fantasme sur Emmanuel Macron à la rumeur contre son épouse
Depuis son émergence en politique, la vox populi complotiste est convaincue que le Président de la République est gay. Lors de l’affaire Benalla, nous avions atteint ce que nous pensions être le paroxysme puisque c’était forcément son amant.
Si Emmanuel Macron avait été gay, je pense qu’il aurait totalement assumé. Je vous invite d’ailleurs à regarder l’excellent documentaire passé sur la 5 hier « Homos en politique, le dire ou pas ? ».
Comme l’incendie s’est éteint de lui-même, il fallait bien un os à ronger. Ce fut donc son épouse Brigitte Macron. Et là, on tombe dans le grand n’importe quoi.
L’un peut décrire sur X l’épouse du chef de l’Etat en « binôme couillu » de son mari. L’autre la traiter de « vieux singe » aux « nibards gonflables ». Certains recnchérissent : « Qui doute de la bite à Brigitte ? »
Derrière ces attaques, un flot de théories complotistes transformant la Première dame en icône de fake news transphobes au retentissement international.
Derrière ces attaques, on retrouve quelques intellectuels parisiens et provinciaux, insérés socialement. Leur point commun ? Ils nourrissent le même loisir dans le confort de l’anonymat des réseaux sociaux : alimenter un flot de théories complotistes qui dépeint Brigitte Macron en femme transgenre, cette fake news au « succès » devenu international.
Les délateurs, un assemblage de complotistes perchés
Prenons l’exemple de Amandine Roy, médium de son état, qui a fait jouer son droit au silence, pour ne pas avoir à commenter son tweet d’août 2024 dans lequel elle s’intéressait au « maillot bleu renflé comme un mec à l’entrejambe du Brigitte ». La quinquagénaire s’est contentée d’expliquer être débordée dans sa vie personnelle, ayant été récemment la « récipiendaire d’une statue de Vierge guérisseuse », qui aurait déjà accompli « deux miracles » et qu’elle se doit de rendre accessible au public.
Nous avons aussi l’écrivain Aurélien Poirson-Atlan, mieux connu sur les réseaux sociaux sous le profil de « Zoé Sagan ». Zoé Sagan est un « personnage de fiction », a expliqué le publicitaire, costume bleu cintré, une « intelligence artificielle féminine » « instigatrice d’un nouveau genre littéraire ». L’écart d’âge entre les époux Macron est considéré comme un « crime sexuel » par Zoé Sagan, une « pédophilie cautionnée par l’État » sur la plateforme d’Elon Musk.
On passera rapidement sur les autres profils, tous plus conspirationnistes les uns que les autres, influenceurs en quête de visibilité, et adeptes des thèses transphobes.
Et maintenant la suite judiciaire aux US
Face à cette dérive, Emmanuel et Brigitte Macron ont engagé une action en diffamation devant un tribunal du Delaware (États-Unis) contre la commentatrice américaine Candace Owens. Proche de l'extrême droite, elle est accusée d'avoir propagé une rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait née homme.
Cité par la presse américaine, leur avocat Tom Clare a confirmé vendredi que le couple présidentiel français entend fournir des “éléments photographiques et scientifiques” afin de prouver que ces accusations sont mensongères. Il s'agira notamment de clichés de Brigitte Macron enceinte ou avec ses enfants, et de documents destinés à “démontrer, de manière générale et spécifique”, la fausseté des propos de la défenderesse.
On tombe dans le grand n’importe quoi.
Twitter / X ou le véhicule idéal de toutes les rumeurs
Elon Musk a contribué à faire du réseau à l’oiseau bleu, rebaptisé « X », l’un des principaux vecteurs de fake news et de cyberharcèlement. Il a notamment annulé le bannissement qui frappait les comptes les plus problématiques. Les discours complotistes connaissent depuis sur X / Twitter une croissance spectaculaire.
Ce qui se passe sur X est tout droit sorti des pages d’un manuel de théories du complot, peaufiné sur les réseaux sociaux par des militants engagés qui nient la réalité de presque tout, y compris la pandémie de Covid, les guerres, les fusillades de masse et les attentats terroristes.
La rumeur transphobe visant Brigitte Macron n’est que l’un des nombreux symptômes de ce nouvel âge de la désinformation mondiale.