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politique

10 septembre : blocage du pays ou feu de paille virtuel ?

Depuis quelques semaines émerge sur le web une réminiscence des gilets jaunes avec des appels pour bloquer le pays le 10 septembre prochain. Les annonces budgétaires de François Bayrou ont servi de détonateur à un mouvement qui reste, pour le moment, purement virtuel. Mais c’était aussi le cas en octobre 2018 avant que le mouvement devienne incontrôlable et générateur d’émeutes rarement vues dans notre pays. En quelques semaines, l’appel a fédéré des contestataires issus autant de la gauche ra

Par la rédaction
Publié il y a 21j
3 min de lecture

Depuis quelques semaines émerge sur le web une réminiscence des gilets jaunes avec des appels pour bloquer le pays le 10 septembre prochain.

Les annonces budgétaires de François Bayrou ont servi de détonateur à un mouvement qui reste, pour le moment, purement virtuel. Mais c’était aussi le cas en octobre 2018 avant que le mouvement devienne incontrôlable et générateur d’émeutes rarement vues dans notre pays.

En quelques semaines, l’appel a fédéré des contestataires issus autant de la gauche radicale que de l’extrême droite et des communautés « antisystème » nées pendant les « gilets jaunes » et le Covid-19. Résultat : les finalités du 10 septembre (être mieux rémunéré, défier le gouvernement…) comme les moyens employés (grève, confinement volontaire, boycott commercial…) ont des significations très opposées en fonction des convictions politiques.

Côté gouvernemental c’est le grand flou qui prédomine. Ne pas en tenir compte c’est prendre le risque d’être dépassé comme lors des premières occupations de rond-point des Gilets Jaunes, s’en alarmer c’est provoquer une mobilisation encore plus massive. Les services de sécurité intérieurs sont les premiers à reconnaître une véritable difficulté à appréhender la réalité.

D’après Jérôme Fourquet, directeur du Département Opinion à l’IFOP, "les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n'ont pas disparu" (Le Point).

Les futures coupes budgétaires sont symbolisées par des mesures, comme la suppression de deux jours fériés ou le doublement de la franchise médiale, qui vont renforcer le sentiment que ce sont toujours les mêmes qui doivent payer. Le feu de foret de 2018 a généré un tapis de cendres encore chaudes que le budget 2026 pourrait raviver comme un mistral de force 5.

Dans le même temps LFI et une partie de la gauche commence à soutenir le mouvement, Les confédérations syndicales se verront le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé notamment le projet de suppression de deux jours fériés. Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, dont celles de la chimie et du commerce, ont d’ores et déjà prévu de mobiliser le 10 septembre. La PS semble quant à lui en réserve de la République ne sachant sur quel pied dansé.

Le RN, qui se revendique pourtant défenseur des « petites gens » est face à un vrai dilemme. Quand on prône l’ordre à tout prix difficile de cautionner le blocage du pays mais comment ne pas se couper de sa base électorale.

Ce 10 septembre sera un vrai test de rentrée à la fois pour le Gouvernement mais aussi pour les partis de gauche, le RN et les syndicats.

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