Sud-Ouest "C'est la guerre"
La bataille entre Nicolas Sterckx et ses actionnaires tourne au conflit ouvert
Alors que l’information tournait déjà dans les réseaux bordelais, il n’aura pas fallu plus de temps pour que l’information soit rendue publique… Sortie par nos confrères de La Lettre et détaillée par Le Monde, l’éviction de Nicolas Sterckx de la direction générale du groupe Sud-Ouest est désormais officielle.
La lune de miel tourne au divorce
Arrivé en 2022 en provenance de Webedia où il avait unanimement réussi à relancer le groupe de 400 m€ de chiffre d’affaires, Nicolas Sterckx avait cultivé son positionnement à part dans l’écosystème très fermé de Bordeaux, conservant son indépendance et se concentrant sur sa mission. Alors que le plus gros de la tempête semblait être passé pour le Groupe Sud Ouest, après un lourd plan social, les 12 derniers mois ont été fatals au subtil équilibre entre la volonté des actionnaires, la pression des journalistes, et les marges de manœuvres financières.
Des ambitions et des résultats dans un contexte tendu
Le désormais ex-DG avait marqué les esprits en menant, en pleine opération de relance du média, deux croissances externes : Placeco, devenu le fer de lance de l’économie pour Sud-Ouest, et la société de production Ecrans du Monde. Ces deux opérations avaient pour ambition de doter le groupe, redevenu rentable en 2024, de l’ensemble des métiers de la communication, et de réinvestir les territoires, en particulier avec Placeco. Mais avec cette crise naissante, le retour sur les investissements n’est pas au rendez-vous, des chiffres qui pèsent sur les budgets d’un groupe dont la filiale éditrice du journal continuait de perdre à la fois des abonnés et des millions d’euros…
Retard sur le changement de modèle
Sud-Ouest n’avait pas réussi à muter suffisamment vite vers le digital, avec à peine 45.000 abonnés en ligne, et surtout une plateforme qui n’arrivait à pas évoluer, alors que c’est pourtant le champs d’expertise de l’ancien DG, qui n’aura pas bénéficié du soutien de ses actionnaires pour achever la mutation du titre. Une démarche que les grands groupes médias, du Monde, en passant par Ouest France, Nice Matin ou La Tribune avaient tous menés, que ce soit sous la contrainte ou pro-activement.
Brutalité et cible désignée
Les organes de direction auront donc choisi la méthode forte pour évincer Nicolas Sterckx, absent pour cause de maladie pendant 3 mois, et visiblement marqué par une guerre de tranchées qui n’aurait que trop duré, tant avec les actionnaires qu’avec les journalistes, qui avaient mal digéré le plan social de 2024. De quoi déstabiliser un peu plus le leader régional de la PQR, alors que M.Sterckx portait et défendait de nombreuses diversifications, au titre desquelles le déploiement de Placeco dans toute la région, dont l’avenir semble moins certain désormais.
Visiblement, la suite s’écrira au tribunal…
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