Partager cet article

economie

Retraites : les incertitudes profitent à l’économie réelle

Une étude InSight Nextstage Spirica confirme le virage des épargnants vers l'économie réelle, dans un contexte de "surépargne" inédit en France

Par la rédaction
Publié il y a 5h
4 min de lecture

Face à l’incertitude qui plane sur l’avenir des retraites, les Français se tournent de plus en plus vers le financement de l’économie réelle, le Private Equity. Jadis réservé aux institutionnels et aux grandes fortunes, le non-coté séduit désormais les particuliers, qui voient en lui un outil de diversification et de rendement à long terme.

Epargne et recherche de performance

Les français n’auront jamais épargné qu’en ce moment, avec un taux qui dépasse désormais 18%, au-dessus même du taux des Allemands : mettre dans le bas de laine plutôt que de dépenser…

Selon l’étude InSight/NextStage/Spirica, 64 % des actifs français considèrent la préparation de la retraite comme leur principale préoccupation financière. Ce chiffre grimpe à 89 % chez les 25-34 ans, signe d’une prise de conscience précoce, et même très précoce. La défiance à l’égard du système par répartition — 78 % des jeunes n’ont pas confiance en sa pérennité — pousse cette génération à chercher des solutions alternatives par eux-même.

Résultat : 22 % des moins de 35 ans se déclarent prêts à investir dans le private equity, un niveau jamais atteint auparavant.

Un mouvement déjà visible dans les chiffres

Bien que le poids du non-coté dans l’épargne des particuliers reste modeste, la tendance est claire : il progresse. Chez Spirica, pionnier de la démocratisation du secteur, la part du private equity atteint désormais 6 % des PER et 3 % des contrats d’assurance-vie. Les moins de 40 ans représentent 27 % des clients investis dans le non-coté, contre 22 % en 2022.

Cette dynamique se retrouve aussi dans le choix des enveloppes : le PER (Plan d’Epargne Retraite) gagne en popularité. En 2025, 30 % des épargnants investissant en non-coté passent par ce véhicule, soit deux fois plus qu’en 2023.

Des performances qui font rêver

Si l’appétit grandit, c’est aussi parce que les rendements parlent d’eux-mêmes. Selon France Invest, le private equity français a affiché un rendement net annualisé de 13,3 % entre 2014 et 2023, supérieur à celui du CAC 40 dividendes réinvestis.

Les particuliers voient donc dans cette classe d’actifs une réponse à la double exigence : préparer la retraite tout en cherchant du rendement dans un contexte de taux plus volatils et de marchés boursiers inexistants en France. Reste pourtant le sujet de la liquidité de ces investissements et de la diversification, des éléments indispensables à la bonne compréhension de ces produits.

Expliquer expliquer expliquer…

Parce que le principal frein reste le manque de connaissance : 47 % des épargnants disent ne pas comprendre suffisamment le private equity et ses mécanismes réels. Pourtant, les conseillers financiers, en première ligne, s’emparent du sujet. 82 % des CGP (conseillers en gestion de patrimoine) se disent désormais à l’aise pour le proposer à leurs clients, contre 59 % en 2023. 

La démocratisation du crowdfunding qui pèse désormais près de 10 milliards d’euros aura contribué à cette tendance. Cependant, la douche froide des performances, négatives pour la grande majorité des investissements, va heureusement ramener les investisseurs vers le véritable private equity.

Les nouvelles solutions jouent aussi un rôle. Les fonds evergreen, plus liquides et plus accessibles, séduisent près d’un épargnant sur deux comme alternative aux fonds fermés traditionnels.

Les États-Unis en ligne de mire

En comparaison, les États-Unis font figure de précurseurs : 12 % des actifs des fonds de pension américains sont investis en private equity, contre 1 à 2 % seulement en Europe.Même si les USA ne disposent pas de système par répartition,  la dynamique française pourrait réduire l’écart. La Loi Industrie Verte, qui flèche jusqu’à 6 milliards d’euros d’épargne retraite vers le non-coté, pourrait jouer un rôle d’accélérateur.

Une tendance inéluctable

L’évolution générationnelle est nette : les jeunes investisseurs n’hésitent plus à considérer le private equity comme un pilier de leur stratégie de long terme. Même si les montants investis restent encore modestes — 10 000 euros en moyenne chez Spirica —, la répétition des signaux (hausse des intentions, progression des encours, multiplication des véhicules) dessine une trajectoire de fond.

« L’époque où le private equity était réservé aux grands investisseurs est révolue »

Les particuliers s’approprient désormais cet outil, avec l’idée qu’il deviendra dans les prochaines années une brique incontournable de la préparation à la retraite.

Main stream

Entre inquiétudes sur les retraites, quête de rendement et nouvelles offres plus accessibles, le private equity n’est plus une niche. La tendance récente à l’augmentation des allocations dans le non-coté marque une rupture. Définitive.

Mots-clés :