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economie

Inégalité : les entrepreneurEs face à l'échec

Opinion

Par la rédaction
Publié il y a 16j
2 min de lecture
“On te demande de réussir ton échec au même titre qu’on te demande de réussir ta réussite”... 

Ces mots de la bouche d’une entrepreneure de la tech à la sortie de son audience de liquidation de sa start-up au Tribunal de Commerce résument à eux seuls l’injonction contradictoire dans laquelle sont plongées les femmes qui ont fait le choix d’entreprendre, et qui échouent.

La Start-Up Nation chère à notre président, lancée à grand renfort de French Tech et de Vivatech s’était vite rendue compte qu'au-delà des réussites, le fossé de genre, le gouffre social et l’inégalité culturelle étaient nourris par cet entre soi parisien. La valeur des “territoires” (on ne dit plus “province”, un mot méprisant remplaçant l’autre) devenait tout à coup hype. 

De même, les initiatives pour favoriser mixité de genre et sociale fleurissaient un peu partout, qu’elles soient organisées par l’Etat ou initiées par des entreprises privées, souvent pour redorer une image abîmée ou pour cocher les cases de l’impact

Alors, tout l'écosystème s’y est mis avec ses initiatives plus ou moins heureuses ou efficaces mais en tout état de cause une véritable volonté de changer le système. Mais en oubliant de prévenir que la réussite, c’est moins de 5%...

Et désormais, il suffit de parcourir les réseaux sociaux pour prendre conscience que, face aux difficultés inévitable de nombre de ces entrepreneures, rien ne les préparait véritablement à affronter la tempête, puis à organiser la fermeture de leur entreprise. 

Absence de formation, manque de réseau, peur de l’échec, amplification inconsciente des impacts d’un dépôt de bilan, nombreux sont les facteurs qui rendent la démarche techniquement difficile et humainement complexe, tant l'écosystème des procédures collectives n’est pas accoutumé ni encore complètement adapté à cette typologie d’entrepreneures.

Et pour une Shirley Jagle ou une Stéphanie Laporte qui osent faire ce difficile “coming out”, combien d’entreneures en souffrance face à ce gouffre culturel et social, mises sous pression de suivre un chemin qu'elles ne comprennent pas ? 

Les sororités sont une solution, mais surtout la formation en amont est indispensable… La route de l’équité est encore longue…

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