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economie

Filière Numérique régionale : rebattre les cartes ?

Tensions internes, perte d’indépendance et guerre larvée fragilisent French Tech Bordeaux. Dans un contexte de financements en baisse, l’écosystème des start-ups locales s’inquiète de l’impact de ces rivalités sur un hub pourtant central pour l’innovation régionale.

Par la rédaction
Publié il y a 44j
2 min de lecture
Filière Numérique régionale : rebattre les cartes ?
Frenchtech Bordeaux

« L’homme doit servir l’institution mais jamais l’institution ne doit servir l’homme »

C’est par cette sentence, brutale mais révélatrice, que plusieurs acteurs de l’accompagnement des start-ups à Bordeaux décrivent le climat actuel autour de French Tech Bordeaux, le hub régional chargé du déploiement des missions nationales French Tech.
Ambiance tendue…

Petits arrangements entre ennemis

En moins de cinq ans, l’association est devenue incontournable dans l’écosystème tech local, pilotée par un board mixte d’entrepreneurs et d’institutionnels. Mais sa crédibilité avait déjà été fragilisée en 2023 par l’élection d’une entrepreneure comme présidente… deux jours avant la liquidation de son entreprise.

Un oubli probablement, glisse un membre de l’association.

Avec un board « mal né » et malgré l’engagement sincère d’une partie des administrateurs, French Tech Bordeaux a dû encaisser l’explosion des défaillances, une crise du financement couvante, un nombre d’adhérents stagnants et des ressources privées de plus en plus difficiles à capter.

Lobbying local et mise sous cloche

Le coup de grâce est venu de Paris, avec la réduction des financements nationaux et la disparition progressive des programmes déployés en région. Les tensions se sont accentuées entre l’association et ses financeurs publics, mettant en lumière une présidence décrite comme « sous contrôle ».

Organisation contestée de la FT Night, approximations dans la mise en œuvre d’élections jugées non statutaires, éviction de candidats réformateurs, arrangements entre entrepreneurs nouvellement élus… Le fossé entre institutions fondatrices et direction s’est creusé.

« On évite tout changement brutal uniquement pour ne pas nuire à la mission de l’association », souffle un observateur.

Un climat déjà familier dans un landerneau bordelais plus enclin à laisser courir les rumeurs qu’à prendre le taureau par les cornes.

Revenir dans le rang ?

L’adoption des statuts d’ENTER, nouveau pôle de compétitivité régional, a sonné la fin de l’indépendance de French Tech Bordeaux. Le regroupement des structures de soutien au numérique, décidé dans un contexte de réduction budgétaire et de mutualisation des missions, a abouti à une gouvernance où l’on retrouve… un ancien administrateur de French Tech Bordeaux.

Un rôle toujours central… mais fragilisé

Dans un contexte économique difficile et de raréfaction des financements, le rôle de l’association reste déterminant. Mais ses membres cotisants méritent mieux que cette petite guerre larvée et mesquine, qui fragilise un écosystème déjà sous tension.

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