Maman, j’ai rétréci le socle commun - L'édito politique du lundi
Le psychodrame de la politique se poursuit. Le Gouvernement annoncé hier est déjà au bord de l'imposition et les oppositions crient à la censure. Plus que jamais une nouvelle dissolution est en approche comme la fin de la Ve République

Pour suivre l’actualité politique il faut être insomniaque. A 20h le Gouvernement est annoncé (on y reviendra), à 22h il ne tient plus qu’à un fil et surtout aux LR.
La rupture ? Celle d’une canalisation à Matignon peut-être ?
On est loin, très loin de la rupture annoncée et mise en scène par Sébastien Lecornu. Le Gouvernement provisoire annoncé hier soir est plus ou moins une copie du précédent, hormis à Bercy et à la Défense. Pour le reste on prend les mêmes et on recommence. Pire, sur ces deux Ministères ce sont deux figures du macronisme qui sont désignés. Lemaire à la Défense, c’est un casus belli pour les LR. Non seulement il est un des premiers à avoir quitté son camp pour rejoindre Macron mais il est le ministre des Finances qui est perçu comme le symbole de la dérive des finances publiques et du recyclage de personnalités politiques décrié par l’opinion.
Sur 18 membres du Gouvernement Lecornu, 12 étaient déjà là avec Bayrou. Oui la seule rupture est la promesse de ne pas utiliser le 49.3. Mais ne soyons pas dupes. Si le Parlement n’arrive pas à se mettre d’accord, ce qui semble le plus crédible, le Gouvernement pourra soit légiférer par ordonnances soit par le vote bloqué. Ce qui serait un déni de démocratie.
Le socle commun en état de décomposition.
Comment nous faire croire que Bruno Retailleau n’était pas au courant de l’arrivée de Lemaire ? Qu’il a découvert la composition du Gouvernement comme le commun des mortels ? En fait, il a uniquement décidé de « mettre la pression » à Sébastien Lecornu car sa base militante et ses propres députés sont montés au créneau grâce à l’amical soutien de son meilleur ennemi Laurent Wauquiez. Dans le même temps, c’est l’UDI qui décidait de retirer son soutien. Le Modem n’est pas dans non plus favorable à cette composition. C’est Bayrou qui doit rigoler !
Le socle commun n’existe plus. Il sera impossible de faire croire à l’opinion publique que ses composantes pourront travailler ensemble.
Dans tous les cas, la censure approche.
Du RN à LFI, en passant par le PS ou les Verts, c’est pour une fois l’union sacrée : nous allons censurer le Gouvernement. Avec les Municipales en ligne de mire, les partis d’opposition ne peuvent laisser leur chance au produit. Pour être cohérents avec leur base électorale, ils ne peuvent que censurer.
Cette fois, il va être très compliqué de ne pas aller à la dissolution voire à la démission pour Emmanuel Macron. Ce n’est pas seulement sa chute que nous vivons en direct mais certainement la fin de la Ve République.
Ainsi va la France en ce début d’automne.
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Par Jean-François Puech
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