L’édito politique du lundi : Le petit Gabriel n’attend plus son papa à la caisse
Quand on veut tuer un chien on l'accuse de la rage. Quand on veut tuer le père en politique c'est parfois la même chose.

L'héritage en politique
La vie politique française a toujours été marquée par des parricides. Que ce soit Sarkozy avec Chirac, Macron avec Hollande, Rocard avec Mitterrand, le besoin de s’émanciper et de marquer une rupture avec celui qui vous a fait est omniprésente. Être héritier en politique est tout sauf une assurance. Philippe Madrelle, qui fut Président du Département pendant des décennies, ne disait-il pas que les dauphins sont faits pour s’échouer sur la plage.
A deux ans de l’échéance présidentielle, Gabriel Attal veut exister par lui-même. Celui qui fut démissionné de facto par la dissolution ratée n’a toujours pas digéré d’être resté aussi peu de temps à Matignon.
La fin de l'homme (ou la femme) providentiel ?
« Cessons de croire au mythe de l'homme providentiel et acceptons de partager le pouvoir » a -il lancé lors de la rentrée de Renaissance. L’ancien Premier ministre a pris le risque, dimanche à Arras, de passer pour le traître et le diviseur de son camp. En désignant le Président comme le premier responsable de l'instabilité politique : "L’origine première de cette instabilité est la décision de dissoudre l'Assemblée nationale. Cette décision, chacun le sait, je m’y étais opposé." Gabriel Attal cherche à éviter de supporter l’héritage du Président le plus impopulaire de la Ve République.
Alors que nous ne savons toujours pas qui sera dans le prochain gouvernement ni combien de temps il pourra tenir face aux menaces de censure, la course à 2027 est lancée dans chaque camp. Le « socle commun » dispose déjà de son stock de candidats, à l’inverse de la gauche, hormis Mélenchon, qui quoi qu’il arrive, sera sur la ligne de départ. Côté RN c’est la cour d’appel qui désignera le ou la candidate sauf si en cas de dissolution le RN arrive en tête et vote une loi d’amnistie pour Marine Le Pen.
Et pendant ce temps là ...
Et, en ce lundi, de reconnaissance de l’état palestinien nous réussissons à nous écharper sur la présence ou non de drapeaux sur le fronton de nos mairies.
Plus ça va, moins ça va « ma pov’ dame ».