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Politique

Et si le grand gagnant était Macron

Pendant que LR et PS s’autodétruisent, Macron orchestre la débâcle. Le chaos comme stratégie : une symphonie bien réglée.

Par Jean-François Puech
Publié il y a 13 oct.
3 min de lecture
Et si le grand gagnant était Macron
Palais de l'Élysée

Il existe dans le Sud une expression « être cornu » ce qui signifie être cocu. Après la séquence que nous ne venons de vivre ce n’est pas Sébastien qui est le cornu mais bien les LR, le PS et dans une moindre mesure les Verts et le PC (fort de leur 2% habituels)

Les Républicains ou la diagonale du fou

Il y a 10 jours, Les Républicains étaient le pivot central du "socle commun". Bruno Retailleau était le boss du Ministère de l’Intérieur et pouvait squatter la scène médiatique avec ses sujets fétiches comme l’immigration, la défense des petites gens, la France qui se lève tôt, etc. … Bref, les thématiques habituelles d’une droite qui se revendique du gaullisme, mais qui en oublie souvent le volet social.

Mais ça c’était avant le retour de Bruno Le Maire (pour 12h à la Défense !). Depuis tout a volé en éclats. Les LR se déchirent sur le soutien ou non à Lecornu II. Le parti en est réduit à exclure ses membres ayant accepté un poste ministériel. Mais le pire n’est peut-être pas là. L’union des droites semble de nouveau pointer son nez. 41 % des électeurs LR sont favorables à un deal avec le RN. Comme le dit si bien Jean-Michel Aphatie, leur point commun est « la peur des arabes ».

Philippe Seguin doit se retourner dans sa tombe. Le parti qui se revendique du gaullisme fricote désormais avec celui dont les fondateurs étaient, pour beaucoup, membres de l’OAS. Son vice-président Louis Aliot a fait de Perpignan un fief de la mémoire colonialiste.

Les LR ne sortiront pas indemnes de cette séquence. Et, finalement, Macron qui rêvait de dynamiter la droite, pourrait bien y parvenir… par un incroyable concours de circonstances.

Faure, celui qui voulait devenir calife

Olivier Faure a-t-il vraiment cru rentrer à Matignon ? C’est une vraie question. Si la réponse est oui, c’est qu’il est d’une extrême naïveté. Macron n’aurait pas supporter une « cohabitation » avec un gouvernement composé de socialistes, de verts, et de communistes.

Pendant une semaine, les rendez-vous se sont enchainés. Marine Tondelier a ressorti sa veste verte (configuration automne hiver) et a arpenté les plateaux TV et les salons discrets d'hôtels pour tenter de reformer le NFP en demandant sans cesse la nomination d’un premier ministre de gauche. On a même retrouvé Lucie Castet et Benoit Hamon !!!  

Si la réponse est non, alors c’est encore une fois une trahison des électeurs de gauche. Et s’est tout aussi grave.

La réforme des retraites, cette excuse en trompe l’œil.

La gauche se contenterait d’une victoire à la Pyrrhus. Après avoir demandé l’abrogation et la taxe Zucman, la simple suspension de la réforme Borne suffirait au PS pour ne pas censurer le gouvernement Lecornu II.

Et le doublement des franchises médicales ? La réforme de l’AME, ? Et toutes les mesures destinées à réduire le déficit en impactant les classes populaires ? Bon ok mais donnez moi un demi scalpe quand même !!! Le PS ne sortira pas indemne lui non plus de la séquence.

Macron sera-t-il le grand vainqueur ?

L’objectif politique de Macron était clair : faire exploser les partis traditionnels et de placer des profils technos comme décisionnaire. Alors qu’il vient de perdre toutes les élections, c’est son padawan qui est premier Ministre. Les macronistes sont toujours là , le débauchage des LR perdurent, les technos sont au gouvernement ... et le NFP est mort.

🎩 Chapeau l’artiste !

Ainsi va la France en ce début d’automne.

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