Doit-on financer la Défense au préjudice des autres postes budgétaires ?
Comment financer dans un budget des plus contraint, l'augmentation du budget de la Défense ? Pourquoi ne pas recourir à l'emprunt national
Depuis quelques mois les économies européennes sont en mode réarmement. Le conflit ukrainien mais aussi et surtout les velléités russes conduisent l’ensemble des Etats à se réarmer massivement. Alors que notre déficit est le nœud gordien du futur budget, les dépenses militaires de la France devraient augmenter de 13%. Sans être énarque de Bercy, on peut se poser la question : où trouver l’argent ? Devons-nous passer en économie de « guerre » ?
Des coupes sombres à prévoir ?
Notre futur (ou pas, d’ailleurs) gouvernement va devoir faire des choix drastiques. En refusant toute hausse supplémentaire des impôts, Sébastien Lecournu va devoir trancher dans les dépenses pour compenser le militaire. Comme il ne veut renier aucun des fondamentaux de la macronie le champ des possibles se restreint. Et là, nous apprenons, par médias interposés, qu’un accord de gouvernement a été passé avec les LR dont la principale mesure serait le plafonnement des prestations sociales.
Une nouvelle fois on ressort le vieux refrain de la France qui travaille face à celle des assistés qui gagnent plus que ceux qui se lèvent tôt. C’est un cliché totalement éculé. Oui, l’abus de prestation existe, ne soyons pas naïfs, mais qui est, factuellement, capable de le quantifier ?
En refusant tout prélèvement sur les plus hauts revenus, Lecornu poursuit la théorie du ruissèlement qui n’a que peu porté ses fruits. Que l’on ne touche pas à l’appareil de production et à la propriété des entreprises est, bien évidemment, du bon sens mais qu’une flat taxe soit maintenue n’est pas aberrant. Cessons de penser que tous les bénéficiaires du RSA sont des « feignasses ».
Pourquoi pas un grand emprunt populaire ?
Le taux d’épargne des Français atteint des niveaux records depuis la fin de la crise sanitaire. Le français aime son bas de laine mais il a aussi confiance dans la faculté de l’Etat à payer ses dettes. Depuis la première guerre mondiale, la solution de l’emprunt national (volontaire ou obligatoire) a été utilisée plusieurs fois pour lever rapidement des fonds. Mais d’après Amélie de Montchalin, « un emprunt, c’est de la dette. ». Effectivement, Madame La Ministre démissionnaire, c’est de la dette mais ce serait de la dette souveraine détenue par nos concitoyens.
Vivement la semaine prochaine, nous aurons un gouvernement, une trame de budget, une Assemblée Nationale qui travaille et une France qui reprend confiance. Non, je déconne …
Ainsi va la France en ce début d’automne.